Moutons rebelles. Ardelaine, la fibre développement local.

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Béatrice Barras, Editions Repas, Collection Pratiques Utopiques, France, 2005

Ardelaine :

se libérer des incohérences du monde économique

L’histoire

Ardelaine par Dubouillon En 1975, cinq amis, sans un sou en poche, décident de redonner vie à la dernière filature d’Ardèche tombée en ruines. Ils font aussi le pari de recréer la filière laine de leur région, pari qu’ils tiendront par la force de l’équipe et de la coopération qui demeurera le moteur essentiel de leur histoire, racontée ici. Mais au-delà de leur témoignage, ce livre montre comment chacun, même dans les situations les plus improbables et surtout s’il ne le fait pas seul, peut reprendre du pouvoir sur sa vie.

C’est donc bien plus que l’histoire d’une entreprise qui est rapportée dans cet ouvrage, celle de la Scop Ardelaine : c’est l’aventure humaine qui, d’une situation improbable, mène à la réussite d’un projet économique, social et local.

Le commentaire des éditeurs

La tonte des moutonsIl ne faut pas croire que la réussite économique d’une entreprise tient aux critères techniques qu’on a l’habitude de voir mettre en avant : le capital, la formation technique, l’étude du marché, la spécialisation… L’histoire d’Ardelaine aurait même tendance à démontrer le contraire ! Voilà une bande d’amis qui crée leur entreprise avec seulement 2000 francs de capital (oui, vous avez bien lu : 2000 francs !) et qui n’y connaissent alors quasiment rien ni à l’industrie de la laine ni à la gestion d’une entreprise.

Il y a là un architecte, une orthophoniste, un maçon, une étudiante en rupture de ban, un technicien agricole. La petite équipe a entre 20 et 30 ans et surfe sur l’utopie de l’après 1968, la tête dans les étoiles mais les pieds bien fichés sur terre. La reprise de la dernière filature du département, un coup de cœur, un coup de main, est aussi un cou tordu aux discours lénifiants d’alors sur l’impossible renaissance d’un monde rural voué à la désertification. Mais si le pari a pu être tenu, c’est que la perséverance, la solidarité et l’ingéniosité collective ont été fortement sollicités.

Jean François Draperi, le préfacier du livre, le dit fort bien : « A travers le prisme coopératif qu’ils proposent, les associés d’Ardelaine nous invitent à revisiter l’ensemble des enjeux sociétaux auxquels nous sommes quotidiennement confrontés : le salaire, l’entreprise, le capital, la concurrence, la qualité, la consommation, l’équité, le travail, la place de l’art et de la culture, la désertification rurale, etc. Pour autant, on ne lira pas ici la dernière théorie en vogue sur l’un ou l’autre de ces thèmes. Ce que nous propose Ardelaine, ce n’est pas d’affiner notre regard critique sur les incohérences du monde économique et social, c’est de trouver les voies pour se libérer de leurs influences. »