Engagement citoyen et transparence budgétaire. Le cas du budget participatif à Fissel, Sénégal
Bara GUEYE, 2007
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Résumé :
Ce document présente une étude de cas relative à la mise en oeuvre pratique du budget participatif comme outil pour promouvoir des mécanismes inclusifs et transparents de gouvernance locale. Cette expérience se déroule dans la communauté rurale de Fissel qui fut l’une des premières collectivités locales à avoir expérimenté la décentralisation au Sénégal, en 1972. Fissel bénéficie également d’une longue expérience de vie associative qui a contribué à façonner des organisations communautaires locales très dynamiques. Le processus qui a conduit à la mise en place du budget participatif a été long et s’est déroulé en plusieurs étapes. Le point dé départ a été constat fait par les populations sur leur faible participation dans les processus de décisions au niveau local, malgré les nombreuses structures d’appui intervenant dans le domaine de la décentralisation et de la gestion des ressources naturelles, et les programmes de renforcement des capacités des populations dans le domaine de la planification locale qu’ils ont initiés. Tirant les leçons de ce constat, les acteurs locaux ont décidé, en 2002 d’initier un processus participatif de réflexion afin d’identifier les facteurs qui favorisent ou bloquent la participation des populations. C’est dans cette perspective que l’ONG Innovation Environnement et Développement en Afrique (IED Afrique)1 apporte son appui au Regroupement Communautaire pour l’Auto-Développement de Fissel (RECODEF) pour l’organisation d’un atelier de planification d’un programme pilote de recherche action sur l’évaluation et le renforcement de la participation des populations dans le processus de développement local. L’initiative sur le budget participatif apparaît à la fois comme un résultat de cette réflexion communautaire et un moyen pour une mise en oeuvre opérationnelle des recommandations qui en sont issues. L’originalité de l’expérience de Fissel est que ce processus résulte d’une réflexion collective endogène impulsée par la société civile locale à travers le RECODEF mais fortement appuyée par le Conseil Rural, organe de gestion du gouvernement local. Le présent rapport présentera les conditions d’émergence de l’expérience ainsi que les principales étapes suivies dans le processus méthodologique de sa mise en oeuvre et explorera les principales contraintes rencontrées ainsi que les défis qui se posent pour une institutionnalisation de l’expérience.