Dossier: Innovation sociale en matière de lutte contre l’exclusion sociale via le logement et l’insertion socio-professionnelle

Pascale Thys, 2001

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Résumé :

Ce dossier est un inventaire de pratiques innovantes, inventaire réalisé à la demande du Cabinet des Affaires sociales et de la Santé en Région wallonne de Belgique en 2001.

Ce recueil de fiches a été l’occasion non seulement d’élaborer une méthodologie de récolte de l’information, mais aussi de travailler différents ‘produits’ possibles à partir de fiches d’expériences.

D’emblée, nous nous sommes fixés les objectifs suivants :

  • Visibiliser une pratique si elle est peu connue, surtout lorsqu’il s’agit d’une innovation sociale dont la mise en œuvre implique un fonctionnement sans moyens, sans reconnaissance, à la limite de la législation existante ;

  • Prendre, le temps d’une rencontre organisée par nous, un certain recul face à une pratique innovante en y incluant le point de vue des « bénéficiaires » du projet ;

  • Systématiser certaines questions de manière à pouvoir dialoguer avec les pouvoirs publics lors d’une journée de rencontre finale.

Concrètement, les étapes de notre travail ont été :

Elaborer un canevas type pour nos fiches d’expérience. La fiche se découpe en quatre parties : informations générales (auteurs, coordonnées, mots-clés) – fiche projet avec les données plus techniques du projet (montage financier, partenariat, contexte, public cible) – fiche de perception des acteurs (auto-évaluation de l’expériences par les porteurs de projet et les bénéficiaires du projet en termes de résultats, de processus participatif, d’avancées au niveau du droit, etc.) – reproductibilité de l’expérience (pour les fiches non belges).

L’élaboration d’outils d’animation pour le travail d’auto-évaluation avec les porteurs de projet et les bénéficiaires. Nous avons imaginé des logos assez suggestifs permettant aux groupes de travailler les notions de résultats, de frein, d’obstacles majeurs rencontrés, etc. (voir quelques exemples de logos dans la fiche méthodologique liée à ce dossier).

La transcription des fiches avec un retour aux porteurs de projet pour valider le propos.

Une analyse transversale des 31 fiches ainsi élaborées. En particulier, l’analyse a permis de dégager des pistes réflexions sur :

  • Les enjeux poursuivis réellement par les porteurs de projet et les bénéficiaires de ces projets innovants. Trois catégories de projets ont été identifiés : les projets n’ayant pas pour vocation d’insérer, mais de permettre une certaine cohésion sociale – les projets abordant les phénomènes d’exclusion de manière horizontale en travaillant les notions de « norme » et de « marge » - les projets ayant pour objet de créer un espace d’écoute, de vie, de parole, de convivialité pour les personnes.

  • Les critères permettant d’identifier un projet comme innovant : répondre à un besoin pour lequel les systèmes traditionnels sont en absence de réponse – amener un processus de changement durable – favoriser la participation comme élément de réactivation du lien social – faire intervenir les divers acteurs dont le marché pour favoriser une dimension effective, concrète.

  • Les objectifs concrets poursuivis : de manière plus concrète, l’ensemble des projets ont été analysés afin d’identifier les objectifs généraux poursuivis. On retrouvera par exemple acquérir et mobiliser des savoirs-faire, restructurer les personnes, accéder à un logement de qualité, rénover un quartier, promouvoir des valeurs sociales, etc.

  • L’identification des obstacles juridiques et autres rencontrés : partant de projets qui innovent, il était évident que les cadres juridiques et autres ne sont pas forcément adaptés à l’innovation, celle-ci se réalisant le plus souvent dans les interstices des dispositifs existants. Pour chaque obstacle identifié, nous avons proposé des ‘solutions’ proposées par les acteurs eux-mêmes.

  • Les dimensions participatives et partenariales : cette partie a permis de reprendre des paroles d’acteurs issues des fiches d’expériences réalisées. Nous avons identifié quelques remarques originales telles que : s’il existe un droit à participer, il doit exister un droit à la non participation – il n’y a pas de participation sans marge de manœuvre décisionnelle – participer permet d’acquérir des outils culturels pour défendre ses droits – les conditions de la mise en place d’un partenariat sont difficiles – un partenariat réel requiert la mise en place d’une relation d’égal à égal.

Des visites d’expérience à l’étranger ont permis d’identifier des structures non belges qui sont en capacité de soutenir l’innovation sociale sur son territoire. Ceci a permis de renvoyer aux autorités publiques les procédures mises en place ailleurs afin de créer des espaces d’innovation sociale sans déstabiliser le système et garde-fou mis en place par les pouvoirs publics.

Une journée de restitution intitulée « Quand les actions rencontrent les politiques » a permis aux porteurs de projets et à quelques bénéficiaires de rencontres les administrations et cabinets ministériels de la Région wallonne afin de structurer des propositions de demandes de soutien à l’innovation sociale. Trois carrefours de débat ont été organisés le matin et les conclusions ont été présentées en plénière l’après-midi, en présence du Ministre.

Ce travail a été suivi d’autres missions qui ont permis d’approfondir certaines thématiques innovantes telles que l’habitat écologique pour personnes âgées et l’habitat groupé pour les personnes en précarité sociale. Parallèlement, un travail a été mené avec les porteurs de projet et l’administration publique afin d’identifier collectivement des critères permettant d’identifier, de soutenir et d’effectuer le suivi de projets innovants.

30 fiches

Sources :

Site web de D-P-H (Dialogues, Propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale) www.d-p-h.info/index_fr.html