Reconnaître et valoriser l’utilité sociale spécifique des entreprises et des organisations de l’ESS. Repères sur le sens et la méthode pour accompagner des démarches d’évaluation de l’utilité sociale
Trame du livret Utilité Sociale des Organisations de l’Economie Sociale et Solidaire (OESS)
Maurice PARODI, Lucile MANOURY, août 2008
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Résumé :
A l’attention des concepteurs de guides opérationnels, des réseaux, des fédérations de l’ESS et des décideurs, commanditaires et techniciens des administrations et des collectivités territoriales
Préambule : Utilité d’une approche commune de l’utilité sociale
Il est possible, malgré la diversité des secteurs d’intervention et des structures juridiques (coopératives, mutuelles et associations) de l’économie sociale et solidaire, de dégager un « tronc commun » de critères et de types d’indicateurs pour mesurer l’utilité sociale générée spécifiquement par toutes formes d’entreprises et d’organisations de l’ESS.Ce tronc commun se fonde sur ce qui fait la spécificité même des entreprises et organisations de l’ESS, à savoir leurs valeurs, leurs principes d’action et leurs règles juridiques et organisationnelles, telles que définies par les lois et la réglementation en vigueur.
Quel intérêt et quel enjeu ?
Les organisations de l’ESS sont en principe, par leurs finalités mêmes, des producteurs volontaires d’utilité sociale et d’effets externes bénéfiques. Néanmoins elles se heurtent bien souvent à une méconnaissance de leurs spécificités qui a pour conséquence de rendre peu compréhensible leur impact particulier sur leur environnement économique, social ou sociétal. Cette méconnaissance a une double origine :
Tout d’abord, une difficulté à harmoniser leur « discours » ou leurs « langages » avec celui des spécialistes (experts, techniciens) des administrations, collectivités publique qui établissent les cahiers des charges de la commande publique et qui sont rompus à la langue « pure et dure » des gestionnaires et des économistes. Se pose donc un problème de traduction de la langue « métissée » des acteurs sociaux dans le langage technique des experts (et inversement). On pourrait illustrer cette difficulté de traduction par quelques exemples courants de mots ou d’expressions qui sont source de « malentendus » ou d’incompréhension réciproque, tels que : utilité sociale/ utilité économique / utilité collective, valeur ajoutée sociale / valeur ajoutée économique, performance économique / performance sociale, gain sociétal, plus value sociale, etc.…
Une deuxième source de méconnaissance des vraies spécificités des entreprises et organisations de l’ESS réside dans la difficulté même de faire valoir le passage des valeurs proclamées ou revendiquées à l’action ou la mise en pratique dans les structures elles-mêmes et leurs champs diversifiés d’activités économiques et sociales.
L’enjeu majeur de la présente démarche est donc de s’entendre déjà entre nous, décideurs publics et acteurs de l’E.S.S., sur le sens des mots qui guident notre action et fixent nos objectifs communs.
Quels objectifs ?
L’objectif général est d’aider les acteurs concernés par l’évaluation de l’utilité sociale des entreprises et des organisations de l’ESS, pour qu’ils soient en mesure de faire reconnaître et de valoriser la production d’utilité sociale spécifique.
Notre intention n’est donc pas de fournir un guide standard, strictement codifié, ou un manuel d’application universel, ni d’opérer une synthèse des divers guides, élaborés ou en cours d’élaboration. S’ils ont fait l’objet d’une comparaison, au cours de notre investigation, c’est aux seules fins de vérifier l’existence d’un tronc commun de critères et de types d’indicateurs ou d’indices incontournables pour mesurer et apprécier l’utilité sociale spécifique générée par toute entreprise ou organisation de l’ESS, quels qu’en soit sa nature juridique ou son secteur d’activité.
En d’autres termes, la grille d’évaluation de l’utilité sociale et plus largement ce livret n’ont nullement la prétention de se substituer aux guides de mesure de l’utilité sociale en voie de « finalisation » dans divers secteurs des OESS. Bien au contraire, c’est à partir de l’analyse comparative des travaux réalisés ou en cours que nous souhaitons fournir à ceux qui souhaitent s’engager dans la démarche de mesure de l’utilité sociale de leur structure ou de groupements d’entreprises de l’ESS, un repère ou aide mémoire, et une méthode indiquant, notamment, les critères incontournables et les principaux types d’indicateurs (de mesure) ou indices d’impact que l’on trouve dans les guides déjà élaborés.
Il s’agit donc de faire connaître et de mutualiser les résultats des travaux déjà engagés ou réalisés par des équipes coopératives d’acteurs de l’ESS, accompagnés par des « experts » qui maîtrisent à la fois le langage des acteurs sociaux et celui de leurs collègues gestionnaires, économistes qui occupent le champ de l’évaluation …. L’objectif est de faire gagner du temps à tous ceux qui veulent s’engager dans la démarche, en leur évitant d’avoir à « réinventer l’eau tiède » … ou bouillante de l’utilité sociale …
Sources :
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