Économie solidaire et commerce équitable. Acteurs et actrices d’Europe et d’Amérique latine
Sous la direction de Claude Auroi, Isabel Yépez del Castillo, Presses Universitaires de Louvain, Belgique, janeiro 2006
L’économie solidaire tend à rassembler, les acteurs économiques dans un concept relationnel associatif plutôt que compétitif. Elle se situe philosophiquement à l’opposé des courants économiques mondiaux prônant la dérégulation et l’ouverture indiscriminée des marchés. Dans sa pratique, l’économie solidaire cherche surtout à développer des marchés de proximité basés sur la complémentarité et les échanges symétriques. Il n’existe cependant pas une seule et unique forme d’économie solidaire, mais de multiples méthodes et techniques alternatives, souvent expérimentales, au Nord comme au Sud. Certaines d’entre elles sont présentées ici dans le cadre de l’Amérique latine.
Dans le contexte de l’économie solidaire, le commerce dit « équitable » apparaît comme la composante concernant les relations d’importations-exportations Nord-Sud. Le commerce équitable vise à instaurer des relations durables et plus justes entre les producteurs du Sud et les acheteurs du Nord.
Economie solidaire et commerce équitable sont reliés dans un tout dont le substrat est essentiellement d’ordre éthique et social, et non pas seulement économique dans le sens de la recherche exclusive du profit, bien que la notion de surplus ne soit nullement évacuée. Les enquêtes auprès des consommateurs du Nord montrent que cette démarche éthique est fondamentale dans l’acte d’achat, et que cet acte veut exprimer un sentiment de solidarité avec les acteurs défavorisés du marché international.
Les acteurs de l’économie solidaire sont de plus en plus souvent des actrices et l’approche de genre est particulièrement indiquée dans certains secteurs comme l’artisanat. Beaucoup de femmes dans le Sud acquièrent une confiance en elles-mêmes, une capacité de gestion, un empowerment, à travers des pratiques de groupe dans le cadre du commerce équitable. De même, des groupes indigènes qui pratiquent des économies alternatives réussissent par là à préserver leurs croyances et leurs coutumes.