Crise du capitalisme et économie plurielle : une perspective anthropologique
In: L’Option de Confrontations Europe, Vol. 1, no.33,
Mathieu de Nanteuil, Jean-Louis Laville, 2021
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Resumo :
La crise économique – qui a connu une accélération brutale en 2008, mais a des origines plus anciennes – a sus- cité une volonté de ré-industrialisation : sous cet angle, l’économie sociale et solidaire (ESS) est intéressante, mais son apport reste limité. Elle fait l’objet d’une vision sectorielle dans laquelle elle vient compléter le tissu des petites et moyennes entreprises (PME) avec des particularités ayant
trait au droit de propriété.
Mais la crise peut aussi être lue à travers le rapport que l’économie capitaliste noue avec la société dans son ensemble, considérée comme un complexe d’expériences, de rapports sociaux et d’institutions : l’économie sociale et solidaire, et les voies qu’elle ouvre, occupent alors une place majeure pour trouver une issue démocratique à la crise. C’est la voie que nous emprunterons. Notre argument est divisé en deux parties : la première vise à requalifier la crise du capitalisme en se situant dans une perspective anthropologique ; la seconde entend souligner la spécificité de l’économie sociale et solidaire au regard de ces difficultés.
La sortie de crise suppose non seulement la formation d’une stratégie industrielle d’envergure mais aussi une réflexion sur les modalités de réaction contre la scission entre économie et société, nécessaires pour préserver et approfondir la démocratie. C’est là que l’économie sociale et solidaire peut jouer un rôle pivot, bien au-delà de l’importance quantitative de ses composantes associatives, coopératives et mutualistes.