La cohésion sociale source de la richesse économique : pour une approche interdisciplinaire de l’apport théorique de l’économie solidaire à la compréhension des transformations du capitalisme.

Communication aux XXXemes journées de l’AES Charleroi, Belgique les 9 et 10 septembre 2010

Eric Dacheux, Daniel Goujon, septembre 2010

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Résumé :

Il nous semble que ce va et vient entre marché et Etat, qui ne remet nullement en cause l’idée productiviste selon laquelle la croissance est source de bien être socio-économique, ne prend pas en compte les transformations profondes du système économique. C’est pourquoi, il nous semble nécessaire de renouveler l’approche hétérodoxe : alors que l’on a longtemps prétendu que seule la création de richesses économiques pouvait, via la redistribution, créer de la cohésion sociale, l’étude des initiatives sociales et solidaires révèle que la cohésion sociale est source de richesse économique. En effet, cette idée, que l’on trouvait déjà dans l’associationnisme de 1848 (C. Ferraton-2006 et B. Frère - 2009), se réactive dans un capitalisme en pleine transformation marqué entre autre par la montée de l’immatériel (A. Gorz-2003). Notre argument central est le suivant : dans une société de la connaissance, la cohésion sociale est primordiale pour présider à la création de richesses. Notre analyse se développera en trois temps : dans une première partie, nous dresserons le cadre théorique de notre approche interdisciplinaire en remettant en cause la définition classique de l’économie en définissant cette dernière non plus comme une science mathématique de la gestion de la rareté, mais comme une science sociale de la création de richesse. Définition qui nous permet de mieux appréhender cette société de la connaissance encore largement indéterminée mais qui remet en cause le paradigme de la rareté et que nous étudierons dans un troisième temps. Enfin dans un quatrième moment, nous montrerons comment les mutations à l’œuvre dans la société de connaissance conjuguées à la décrédibilisation de la théorie orthodoxe générée par la crise financière, peuvent conduire à mettre à jour un phénomène déjà visible dans l’étude des biens communs et de l’économie solidaire : la cohésion sociale favorise une intelligence collective qui s’avère une source de création de richesse plus efficiente et plus durable que l’allocation des ressources par le jeu du marché.